Le jeu chez l’enfant
A quoi l’activité du jeu peut-il bien servir chez l’enfant?
Nous partirons de quelques idées reçues pour développer un aperçu de l’utilité et de la nécessité du jeu chez les enfants telles que :
- « il joue tout le temps »
- « il préfère jouer qu’apprendre »
- « il est trop grand pour jouer autant »
- « il est attiré par les jeux de bébé »
- « les poupées, c’est pour les filles »
- « dans ses jeux, il raconte n’importe quoi »
Si vous retrouvez une phrase prononcée parmi ces énoncés, je vous propose de continuer la lecture de l’article. Sinon, laissez vous guider par votre curiosité !
A quoi ça sert de jouer ?
Cela sert à grandir !
L’enfant joue ainsi ses peurs, il joue le monde qui l’entoure pour le comprendre, se projeter dans le futur, imaginer son avenir et apprendre.
Le jeu répond au besoin chez l’enfant d’exprimer son monde intérieur, de revivre sa famille et d’être acteur pour grandir.
Jouer est un signe de « bonne santé » psychique.
Pourquoi des enfants « grands » jouent-ils avec des jeux « de bébé » ?
Régresser n’est pas une perte, c’est un retour à l’état connu.
Jouer avec un jeu « de bébé », c’est jouer avec un jeu qui possède sa croissance, son histoire et aussi une forme de sécurité.
D’ailleurs, le bébé joue d’abord avec son corps et notamment avec sa bouche qui est un « véritable tapis d’éveil » selon Sophie Marinopoulos. par la bouche passe les premières expériences constructives, d’appréhension du monde. C’est aussi une première expérience d’autonomie, en dehors du père et la mère. Pour jouer, il faut en effet pouvoir se dégager de l’autre.
Pourquoi les enfants jouent-ils « au docteur »?
Au début, pour l’enfant, « on est tous pareils ». Et puis un jour l’enfant découvre qu’il y a « des comme lui et des pas comme lui » c’est à dire « ceux qui l’ont (= le pénis) et « ceux qui ne l’ont pas ». Halte là, l’affaire est grave !
C’est une heureuse découverte pour l’enfant mais le monde change pour lui : « Papa et Maman » sont différents, le monde se divise en deux (sans y ajouter la diversité de se sentir dans un genre ou pas, mais c’est une autre question). Et surtout, l’enfant découvre que ses parents ont des choses à faire ensemble.
La curiosité sexuelle est saine. Les enfants vont se découvrir à partir de cette différence majeure qu’est la différence des sexes.
En général cela dérange les parents qui y projettent leur propre rapport à la sexualité.
« Je m’ennuie, j’sais pas quoi faire »
Quelle phrase culte dans les familles.
S’ennuyer, c’est bien. C’est devoir faire appel à son imagination, cela oblige à penser et participe à la création de cette dite pensée.
Un peu d’écran, passe mais attention à ne pas céder à la tentation de vouloir combler l’ennui par du temps passé devant un écran.
« On disait que… », les jeux de « faire semblant »
Jouer à faire semblant c’est être un autre que soi.
C’est jouer ses pires cauchemars, encore et encore.
Cela permet à l’enfant de jouer avec les thèmes de la mort, de la perte, du conflit.
Derrière ces jeux, la question de l’autorité se retrouve, la peur de grandir, la crainte de perdre ceux qu’on aime, d’être fragile, seul.
Le jeu est une activité de vie. En se mettant dans la peau d’un autre, l’enfant devient lui même.
Un petit bout de réponse dans cette émission :
https://www.francebleu.fr/emissions/et-si-en-parlait/champagne-ardenne/et-si-en-parlait-56